Gradus ad Parnassum - Cours d'écriture musicale
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Par pierrerfy, écrit le 12/01/2018 à 14h14
Je me suis penché sur quelques livres. Dans le traité de Rameau on trouve une interdiction de ces quintes et octaves consécutives mais sans expliquer pourquoi réellement. Chez Reber en 1862 on trouve une première tentative d’explication: « les quintes consécutives sont empreintes de dureté et sont une incohérence ». Et Reber poursuit en disant que l’effet produit par deux octaves consécutives est plat, ce qui est un défaut plus grave selon lui. On trouve ces mêmes explications dans le traité de Dubois, les quintes consécutives sont dures et les octaves consécutives sont creuses et plates. On trouve pourtant au 11eme siècle des chants à deux parties séparées par un intervalle de quinte. Je me suis dit que des quintes consécutives c’est en quelque sorte revenir au 11e siècle pour le gout du 19eme, ce qui est une incohérence musicologique pour paraphraser Reber au regard de l’enrichissement de l’harmonie au cours des siècles. Qu'en pensez vous?
Par Jean-Louis Fabre, écrit le 18/01/2018 à 10h09
Merci pour votre contribution à cette question des quintes et octaves consécutives.
Il s'agit bien en effet d'une restriction d'emploi concernant les consonances parfaites, par opposition aux consonances imparfaites que sont les tierces et sixtes. La perfection des quintes et octaves (les deux premiers harmoniques au-dessus du son fondamental dans la résonance naturelle) a comme, tout ce qui est parfait, une certaine dureté, et diffère de la "douceur" de l'imperfection des tierces et sixtes, qui peuvent se succéder sans raideur.
Il est intéressant en effet, de retrouver les extraits dans les traités, merci de les mentionner. Ils sont cependant souvent succincts et parfois peu explicites.
Concernant votre allusion aux quintes du 11ème siècle, il faudrait citer les sources. En général, on évoque les premiers pas de musique à deux voix du XIIIème siècle, le fameux "organum" de l'école Notre Dame, précédé il est vrai par Saint Martial de Limoges, période à laquelle vous faites sans doute allusion.
Il s'agit en effet, pour la musique tonale d'une incohérence. L'harmonie tonale rejette les quintes consécutives du fait de sa fluidité. Plus qu'un rejet esthétique, il s'agit d'une volonté de cohérence. De plus, mais je pense que c'est secondaire, les XVIIème et XVIIIème siècle rejetaient l'esprit médiéval, qu'ils jugeaient "gothique", terme alors péjoratif. Je dis secondaire, car la musique tonale n'a jamais été conçue comme rejet d'une période antérieure, je pense, mais s'inscrit dans une évolution naturelle depuis le contrepoint franco-flamand des XVème et XVIème siècles.
Tout cela demanderait encore pas mal de développements du fait de la subtilité du sujet.
Merci de votre message!
Bien cordialement
Jean-Louis Fabre

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